La facilitation graphique, levier de valorisation du travail

Vous avez tous entendu ou dit ça après un moment facilité graphiquement ! « Waouhou ! C’est génial ! » « T’as fait un école de graphisme ? Comment tu fais pour écouter et traduire en dessin ? »

Il y a quelques jours, je soutenais un séminaire interne dans un organisme de formation associatif. Et j’ai bien réentendu ces questions. J’ai pris le temps de comprendre leur étonnement et leur joie.

« C’est pas une réunion comme les autres, je sens que mes propositions sont valorisées » m’a dit l’un d’entre eux. Et oui, la facilitation graphique permet de prendre conscience que l’on a produit quelque chose de palpable lorsque nous manipulons des concepts et des abstractions pédagogiques à longueur de journée et que le résultat de notre pédagogie ne se mesure presque jamais. Cette méthode laisse une trace de la compréhension des échanges, de la contribution de chacun dans l’avancée du problème à résoudre et on va « pouvoir y revenir avec plaisir ».

Avec plaisir, parce que revenir sur ce document co-construit en équipe grâce à l’intermédiaire d’un facilitateur graphique, c’est plus plaisant que de rouvrir le compte rendu exhaustif de 10 pages en Arial 10. Car grâce à cette captation graphique, l’animation des réunions de travail suivantes sera forcément différentes : on priorisera grâce à des cartes de jeu fabriquées grâce aux visuels, on associera des propositions pour plus de cohérence entre elles.

Et puis, c’était des formateurs, alors forcément cela a eu un écho dans leur pratique pédagogique : « Ca fait des années que je bloque sur la restitution des groupes en formation, la gestion de l’espace, la valorisation de ce qui est important dans leur apprentissage … ». C’est avec bonheur, que je leur ai appris qu’on pouvait se former à ces techniques et l’intégrer dans la pédagogie d’une intervention sans avoir fait une école de graphisme.

Je suis sortie de cette journée comme de nombreuses autres en étant convaincue que la facilitation graphique est un vecteur puissant pour redonner du sens au travail et sa valeur. Une des conditions est de rester entrer ce vecteur dans sa pratique de manager ou de formateur mais aussi tout autre métier qui est en interaction avec d’autres (je ne dresserai donc pas la liste, ici !) et d’en faire un vrai outil de construction collective.